27 Janvier 2017
Fable
Le loup et le lézard
Un méchant loup bandit sur la scène des grands chemins
S’en revenait prétentieux et réjoui de sa belle champagne
A grand pas feutrés sorti malicieux d’une vaste campagne
De larcins entrepris dans les tanières délestées au matin
Il ramenait fier dans sa musette mille précieux objets volés
Des ors, des tableaux de maîtres, des antiquités et des billets
Et pour ne pas être pris à son vil piège par la marée chaussée
Les cachait dans un puit encaissé au silence gêné d’une forêt
Un jour qu’il eut angoissé grand besoin d’argent pour sa santé
Il s’en retourna au puit miraculeux de son effrayante obésité
Pour chercher la manne prisée qui consolante lui servirait
A retrouver vive la gouaille hardie de sa malsaine vertu
Au proche du coffre-fort de son mutin butin il fut estourbi
Le puit était si et tant profond qu’à l’instant présent il ne pu
Comment remonter l’objet désiré de son projet têtu
Aussi facilement au haut de la surface qu'il se pourrait
Lui le malin voleur , Se pourrait-il n’être que ce courbatu
Il tourna, tourna autour du puit pour trouver saine une solution
Quand vers midi passa méditatif le bon Sieur lézard s’en allant
A la grande ville pour acquérir pour sa nichée un beau divan
Son maigre porte-monnaie serai-t-il pour lui une satisfaction !
Notre obèse loup devinant le souci de Sieur lézard l’entrepris
« Vous êtes de fort bonne constitution, habile et fort musclé
Réalisons un marché, si amical vous teniez à bien m’aider
Je vous récompenserai très copieusement à votre juste compromis
Le lézard inquiet lui dit séduit : « Ô Loup! Que puis-je risquer
De cautionner votre entreprise périlleuse par trop malhonnête »
Le loup empressé le rassura « Sieur lézard ! Soyez sûr! Honnête
Est ma proposition, cela restera entre nous silence d’éternité »
Le naïf lézard rêvant du plus bel achat donna raison au filou
Il glissa jusqu’au fond du puit et servile prometteur remonta
Un à un, tous les objets précieux de juste tentation que justifia
La promesse du rapace de lui donner sans gage une faim de loup
A l’instant de remonter péniblement la dernière liasse de billets
Une crevasse à la paroi du puit laissa couler une rivière d’eau
Le lézard compris alors qu’il lui faudrait de l’aide d’en haut
Il en Appela le loup ; «Aide-moi vite que je ne puisse me noyer »
Le loup ayant récupéré son trésor lui répondit ; « Sieur lézard !
Que voilà pour vous un grand profit, je vous laisse cette liasse
Peut être servira t’elle à vous éviter l’enfer qui nous pourchasse
Vous ! d’avoir cru vous enrichir au profit d’un maraudeur busard »
Bonnes gens écartez vous de tous les rapaces détrousseurs
Ils ne vous gratifieront du bien acquis, aveuglé par le profit malveillant
Ne commettez pas la faute de vouloir vous aussi être dépendant
De l’argent malsain ; Votre punition sera garantie par vos séducteurs.
☼ŦC