4 Avril 2018
Fable
Fable
Les deux amis et la mante religieuse
Dans le vaste des forêts touffues la rumeur
S’élevait de chacun qui à l’affût écoutait
Septembre répandant toutes ses beautés
Sur les avenues d’arbres amis des ardeurs
¤
Il se disait qu’une mante religieuse attirait
Autour d’elle de ses pattes ravisseuses
Tous les males aguichés par cette rêveuse
Brune au port élégant et à la taille élancée
Mais de rencontre jamais, faire il ne se pu
Car les bons messires, sur le factieux passage
De la belle, fermaient les yeux au mirage
Et couraient pour ne point être au mal retenue
De bel amour elle n’avait que la lente rage
De faire agape du séducteur bien trop surpris
Par ce bonheur menant quiet à la faste folie
D’une mort annoncée dans un clair badinage
Deux jeunes amis se rencontrèrent un soir
L’un dit à l’autre « je connais une adresse
D’une belle, qui te sortira de ta chère paresse
Où l’amour te fuit comme un vil désespoir»
¤
L’autre intéressé lui demanda : «Pardon! Est t’il !
Que cela se puisse faire!’ Que devrais-je faire!»
L’un poursuivit : « vas à la passe des affaires
Quand tu la verras ne baisse pas tes beaux cils »
« Garde les yeux bien ouverts elle te charmera
Laisse toi aller, tu ne pourras pas trouver l’enfer
Mais le paradis de ses beautés comme une mer
Quand calme elle conduit aux rivage des fiestas »
Ils se quittèrent ainsi et au lendemain matin
L’un partit de grands pas vers le bon chemin
Il chercha en vain la belle et fléchit son entrain
Qui le disposa à penser à la rumeur de chacun
Soudain inquiet il s’obligea vivace à s’associer
A sa volonté pour affronter clair la vile dangereuse
Il saurait s’en débarrasser; Séductrice fabuleuse
Cette dévoreuse confiante de l’abnégation forcée
Et la belle mante religieuse au coin furtif d’un joli ravin
Le rattrapa et prieuse l’aguicha, mais l’un dit très sur:
«Que ne voulais-je chère Dame ! Mourir le cœur pur
Votre beauté m’agréait mais votre bonté m’enfreint»
Mes amis ne détruisaient pas votre vie d’écoutes
De bons conseils frauduleux d’amis tendancieux
Toutes choses promises n’auront de juste élogieux
Que cette vérité à la réalité dépourvue de doutes¤
ƒC