14 Avril 2016
Fable
Le coq de ferme et le coq sauvage
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Dans le monde de la ruralité
Il était une sagace fermette
Où les poules vivaient replètes
Avec leurs compères gallinacés
La fermière du lieu leur vouait
Un bel amour chaque jour
Les laissant au matin toujours
Picorer le bon grain au fond de sa main
Tous d’amitié elle les appelait
Par un petit nom choyé : mon Dédé
Ma chérie, l’amoureux, mon fiancé
Et chacun de la suivre de leur Amitié
Elle n’avait jamais osé s’en séparer
Ni même’ pour la grande fête les manger
Seul les œufs des pondeuses suffisaient
Et elle n’avait pas à se plaindre du fait
Il fut alors un matin à sa surprise de voir
De nouveaux gallinacés sauvages au parc
Elle entreprit aussitôt son mari autour d’un arac
Et lui dit : ceux là, gâtons les, ils vont nous échoir
Nous pourrons à paques cuisiner un cop au vin
L’amoureux est juste bon, pas trop vieux
Nous aurons tôt fait de le remplacer à nos yeux
Le nouveau est bien plus beau dans son embonpoint
Dans le poulailler la conversation alla de bon train
L’amoureux sentant l’amitié de la fermière fondre
Dit au nouveau : vous nous volez, cela est immonde
Cette amitié que nous entretenions comme notre faim
Notre fermière n’a plus d’yeux que pour vous
Les meilleurs grains, les meilleures caresses
Même les œufs de nos compagnes ne la presse
Son intérêt est trop grand de nous tendre vos poux
Quand paques se vint, l’amoureux s’en fut allé
Dans l’assiette de la fermière qui sans regret
Le mangea, ne pensant qu’à son seul intérêt
Elle n’avait que faire, de ne plus l’amoureux le héler
Braves gens méfiez vous de ceux qui vous donnent
Leur amitié dans le seul but d’enrichir leur intérêt
Ils n’auront de peine à vous déposer pour capter
Cet autre plus rentable à qui ils feront l’aumône
☼ŦC