7 Octobre 2015
Fable
Le héron et le chevalier
Au bord humide d’un marais large et grassouillet
Deux amis ailés au retour périlleux d’une migration
Heureux conversèrent de leurs belles satisfactions
Et l’on se donna rendez vous pour un riche dîner
Le chevalier combattant reçu dans sa haute haie
Le beau héron pourpré, oiseau au fort grand bec
Un repas festif attendait, préparé par bon hôte gallec
Des pavés de menus mammifères invertébrés grillés
Notre pauvre héron glouton de la chair à poissons
Fut désabusé quand, quiet il vit le sieur chevalier
S’empiffrer le repas, sans souci pour ce cher allier
Qui ne dit mot, patienta, et quitta l’ami dans sa raison
Les mois passèrent avant que chacun ne reparte
Dans de nouvelles contrées au nid du bel amour
Le héron dit au chevalier : - L’ami qu’en penses-tu !
Je t’invite demain avant notre départ qui se tarde
Le chevalier combattant sans vint avide au marais
Le héron l’attendait, le festin prêt à se faire déguster
On se mit à table devant deux cruches bien effilées
Le héron enfoui son long bec au plus profond aisé
Il avala sage un poisson et fit un signe au chevalier
- Ne te gêne pas cette cruche là, est toute à toi
Le chevalier interloqué s’inquiéta : - Pardon! Ma foi!
Comment ferai-je ! De mon petit bec je ne saurai
- Comment se fasse ! Que vous me traitassiez ainsi !
- Voilà bien forfaiture à mon endroit ; Que nenni!
C’est alors que le héron, assuré de son geste sourit
- Souvenez vous mon cher, il se fut un repas étourdi
- Que pouvez-vous dire qui ne soit pour vous délit
Respecté j’eus aimé, entendre votre cri de contrition
Pour que vous sachiez que me nuire n’était solution
Aussi je me dois de vous punir de cet acte interdit
Ne tentez pas de nuire malsain un jour à quiconque
Vous pourriez à votre tour, subir ce mauvais sort
Cela ne pourra être que juste ; C’est là! Une loi d’or !
Que celle du talion, ce n’est pas parade quelconque.
☼₣€