21 Juillet 2015
Fable
Le Député, le syndicaliste, le patron et le brigand
Par un après midi ensoleillé de la fin du bel été
Dans le parc ombragé du petit pavillon blanc
Se reposaient assoupis sur la pierre des bancs
Quatre quidams qui des temps se connaissaient
L’un avait été député à l’assemblé; Il y légiférait
Homme rude, sévère à la tâche sans concession
Il n’avait de droiture que sa vigilante conviction
De ne pas craindre le larmoiement de la pauvreté
Soudain sur son banc il fut pris d’un brutal malaise
Et son grand age lui enleva le prestige des jours
De sa faste faconde et à son coté chacun à son tour
Vint le voir et compris que cela n’était point fadaise
Vint un doué syndicaliste au regard vif: L’entreprit
«Alors mon cher! Souvenez-vous quand je vous priais
D’aider nos braves travailleurs ; Qu’avez-vous voté !
Pour les préserver du bonheur que vous aviez meurtri »
D’une voix nasillarde le vieux député usé chuchota
Je te comprends mon ami mais que veux-tu ton combat
Plein de raison contrariait en son sens ma gaie fiesta
Vaillant as-tu été pour les autres, le sujet n’est plus là
Laisse-moi partir; je comprendrai sagement ta raison
Un patron retraité s’approcha attentif vint prés de lui
«Vous voilà moins gouailleur! En ce jour suis-je soumis
A la superbe de vos lois qui m’ont ruiné à façon
Comment entreprendre de t’aider maintenant, crois-tu !
Que je puisse t’accorder le bénéfice de ma riche bonté
Dans un soupçon de vie le vieux député se permit fatigué :
«Je te comprends! Qu’il fut dur d’accepter toute les vertus »
«J’avais compris toute ta force à me combattre à ton prix
Mais le bénéfice toujours se partage, il y a toi et les autres
Ceux, c’est vrai les avantagés heureux, les bons apôtres
Merci ! Laisse moi périr, je ne puis point avoir de remord
Délaissé par les autres, un ancien brigand libéré le reconnu :
«C’est ta loi qui a laissé au juge, de sévère me condamner
Peux- tu te souvenir! Du grand mal qu’elle m’a d’aise infligé
Tant d’années de prison ont bafoué intransigeantes ma santé
Le vieux député s’étouffait et dans un dernier râle empreint
D’un éclair de lucidité s’exprima dans une faconde dernière
« Non surtout pas toi! Ma loi t’a permis d’être dans la lumière
Quand moi je vais rejoindre le noir, tu ne devrais être plaint »
«Non! Surtout pas toi car ton mal fait , n’a de comparaison
Avec la loi que j’ai érigé : l’abolition de la peine de mort
La sentence fut sage , eut égard à la mort qui me prend alors
Tu aurais été trop lâche pour accepter ton sort , ma contrition
Vous ! Femmes ou hommes de prestige sachez que demain
Quand vous aurez perdu votre majesté et votre bonne faconde
Tous tenteront de vous rendre vos décisions fécondes
Prises par déraison au profit de tout un malsain.
☼ŦC